Dans l’effervescence critique qui réunit sociologues, philosophes, historiens et critiques d’art autour du statut de la photographie dans les années 1970-1980, Pierre de Fenoÿl incarne un courant qui défend la spécificité du médium photographique en raison de sa relation étroite au réel et au temps.

Il est l’un des rares paysagistes français alliant la tradition classique des pionniers de la photographie et la photographie américaine des années 1970. Son périple en Égypte sur les traces de Félix Teynard et de Maxime Du Camp, fait de lui un héritier des photographes voyageurs du XIXe siècle.

L’œuvre de Pierre de Fenoÿl est étroitement liée à l’art de la marche et à la contemplation d’une nature réinventée par l’homme. Son exploration des paysages du Sud-Ouest de la France dans le cadre de la Mission photographique de la DATAR témoigne d’une fascination pour les éléments naturels et les lieux chargés d’une mémoire historique ou sacrée.

L’exposition permet aussi de dévoiler un ensemble d’œuvres de jeunesse complètement inédites, réalisées notamment lors d’un voyage en Inde en 1969 et aux États-Unis en 1972, qui rappellent que Pierre de Fenoÿl est originellement issu du monde du reportage.

Enfin, est évoqué le rôle de Pierre de Fenoÿl comme promoteur passionné de la photographie, aussi bien au sein d’agences (Dalmas, Magnum, Vu) et de galeries (Rencontre) que d’institutions (Fondation nationale de la photographie, Centre Pompidou), à travers documents, articles de presse et archives sonores.

Cette exposition rétrospective rassemble, pour la première fois, près de 110 tirages – dont la moitié sont des tirages d’époque –, un diaporama de 40 images, ainsi que des documents, films et archives sonores qui rendent compte de l’activité et de la production de Pierre de Fenoÿl.