Cet été, Nantes et sa métropole placent l’art au cœur de l’espace public.
Le Voyage à Nantes et Estuaire sont l’occasion de revenir sur cette tendance récente des villes à mettre l’art à l’air libre. Quitte à ce qu’il s’évapore.
Autrefois, l’art dans la ville, c’était les monuments aux morts ornés de fleurs séchées, les arcs de triomphe célébrant les armées victorieuses, les Vierges recueillies marquant le parcours des processions dominicales. Autant dire que c’était un art assez grave, voire sinistre…
Puis on a connu le 1% artistique : depuis 1951, quelques 12 000 œuvres plus ou moins réussies d’artistes plus ou moins connus réenchantent le quotidien de nos espaces communs – préau de lycée, rond-point périphérique, salle des pas-perdus de palais de justice.
Aujourd’hui, l’art en plein air doit être gai, l’expérience « renversante », le paysage « transfiguré ». Le tissu urbain n’a plus à être le palimpseste de l’Histoire, mais plutôt une aire de jeux pour gymkhana esthétique.
Quentin Faucompré et Olivier Texier, Tissus urbains, Le Voyage à Nantes, 2012.
Quand Nantes s’éveille
Pendant deux mois, la « belle endormie » s’éveille à l’art, l’étincelle enflammant l’estuaire de la Loire jusqu’à Saint-Nazaire. Toutes les forces vives de la culture nantaise sont mises à contribution, du Lieu unique aux Machines de l’île, de l’école d’architecture à la HAB galerie, du Muséum d’Histoire naturelle au musée des Beaux-Arts…
Par ailleurs de nouveaux lieux éphémères voient le jour, comme Crêpetown, drôle de décor Far West planté dans l’ancienne halle Alstom, où l’on peut déguster des galettes en écoutant de la musique live.
Nantes se pare de fanions surréalistes (les Tissus urbains dessinés par Quentin Faucompré et Olivier Texier), le collectif Fichtre y dispose 1000 plateaux (de jeu, de pique-nique, de repos), tandis que l’artiste Alain Séchas disperse dans sept lieux de la ville (plus le Palais de Tokyo, à Paris) les œuvres de la collection du musée des Beaux-Arts, fermé pour travaux.
Embarquant à bord d’une navette fluviale, on découvre le long de la Loire les chambres d’artistes installées au château du Pé, le Serpent d’océan de Huang Yong Ping ou encore le bestiaire de Colons arboricoles imaginé par l’artiste américaine Sarah Sze.
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