L’exposition plus de croissance un capitalisme idéal… au Centre d’art contemporain de la Ferme du Buisson, présente les artistes :
Michel Blazy, Maxime Bondu, Simon Boudvin, Mark Boulos, Blanca Casas Brullet, Charlie Jeffery, Toril Johannessen, Gustav Metzger, Dan Peterman, Thorsten Streichardt, Simon Starling, Superflex, Lois Weinberger
du 24 mars au 22 juillet 2012
« Celui qui croit qu’une croissance infinie dans un monde fini est possible est soit un fou, soit un économiste. » Kenneth Boulding, The Economy of Love and Fear : A Preface to Grants Economics, 1973
Ferme-modèle, la Ferme du Buisson a alimenté pendant près d’un siècle une usine-modèle : la chocolaterie Menier, qui fut l’un des plus grands empires industriels du XIXe siècle.
Dès 1848, pressentant que la révolution industrielle ne peut s’effectuer sans une révolution sociale, la dynastie Menier tente d’instaurer une forme de capitalisme « idéal » unique dans les annales de l’industrie.
La production de chocolat croît de manière spec-taculaire via les innovations techniques, architecturales et commerciales, « l’invention » de la publicité et d’une stratégie multinationale.
Parallèlement, Menier milite pour un impôt sur le capital et bâtit une cité ouvrière offrant pour le bien-être de tous : logements, cantine, soins médicaux gratuits, école, magasins coopératifs et caisse d’épargne…
« C’est ainsi que tous, nous appuyant les uns sur les autres, nous marcherons d’un élan unanime vers le progrès. C’est ainsi qu’aux révolutions et aux insurrections, fera place une évolution constante remplaçant sans cesse le bien par le mieux. »
À l’heure où nous traversons une crise économique et écologique mondiale, pouvons-nous encore croire à une croissance illimitée ?
La notion de croissance, indissociable des idées, des lois et des pratiques de la modernité, est généralement perçue comme positive, associée à la prospérité et au progrès vu sous l’ange de l’humanisme occidental.
Le profit, la productivité, l’accumulation et l’expansion se sont imposés comme des valeurs fonda-mentales, et le mythe de la croissance et du développement s’est propagé sur les cinq continents.
Mais il est intéressant de se rappeler qu’au même moment où le monde amorçait son virage vers un système fondé sur le productivisme et la démesure, une partie de la modernité artistique faisait sienne un tout autre credo : less is more.
Un siècle plus tard, comment les artistes abordent-ils ce concept de croissance ? S’intéressant à l’économie, l’urbanisme, la physique, la biologie ou la botanique, ils en font un sujet de recherche mais également le moyen d’interroger leurs propres méthodes de travail.
En écho à une série d’expositions réalisées en Suisse et en Allemagne en 2011*, Plus de croissance rassemble des artistes qui explorent l’ambivalence de cette notion à travers des expérimentations physiques et biologiques, des formules mathématiques ou des commentaires critiques de l’économie mondialisée.
Face au naufrage d’un célèbre fastfood américain progressivement englouti sous les eaux, on aperçoit un bateau qui traverse lentement un lac en s’autodétruisant ; tandis que des plantes exogènes envahissent les décombres des villes occidentales, les pêcheurs du Delta du Niger tentent de défendre leurs ressources contre les ravages des compagnies pétrolières et des ménages danois investissent dans l’immobilier grâce à l’ouragan Katrina…
Renvoyant à ce capitalisme du désastre prophétisé par Naomie Klein, les oeuvres incarnent des crises lo-cales ou internationales mais elles proposent dans le même temps une réflexion sur la production – et la productivité – artistique.
La logique même de la croissance fait l’objet d’une appropriation par les artistes qui en exploitent à la fois les potentialités (processus organiques de mutation, mouvement, excès, désir de proliféra-tion et d’autocréation) et les limites (saturation, débordement, pollution, perte de contrôle, travail aliéné).
Alors que l’économie néolibérale ignore les phénomènes de dépense improductive ou d’entropie – à savoir la non- réversibilité des transformations de l’énergie et de la matière – les artistes les placent au coeur de leurs préoccu-pations pour soulever des questions esthétiques, économiques, écologiques et politiques.
* On the Metaphor of Growth, Kunsthalle Baseland (Bâle), Frankfurter Kunstverein (Francfort), Kunstverein Hannover (Hanovre)
Conférence-diaporama de Simon Boudvin dimanche 17 juin à 15h
INFORMATIONS PRATIQUES
Allée de la Ferme 77186 Noisiel
01 64 62 77 77
contact@lafermedubuisson.com
Accès
depuis Paris RER A, dir. Marne-la-Vallée/Chessy, arrêt Noisiel (20 min)
Autoroute Porte de Bercy, A4 dir. Marne-la-Vallée, sortie Noisiel-Torcy puis Noisiel-Luzard (15 min)
Horaires
mercredi, samedi, dimanche de 14h à 19h30
jusqu’à 21h les soirs de spectacle et sur rendez-vous en semaine
Visites
visites guidées les samedis à 16h
expo-goûters les mercredis à 16h30
visites instantanées (15 à 20 min) sur demande auprès des médiatrices
Groupes
réservations auprès du service des relations aux publics au 01 64 62 77 00 ou rp@lafermedubuisson.com
Tarifs
plein tarif : 2€
tarif réduit * : 1€
entrée libre : Buissonniers, – de 12 ans, artistes, presse, groupes * familles nombreuses, – de 26 ans, étudiants, groupe de 10 personnes, demandeurs d’emplois, intermittents, + de 60 ans, bénéficiaires du RSA, collectivités, personnes en situation de handicap. communiqué de presse
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